Raja, 30 ans, est un héros. Il est passé par des moments noirs : anxiété, TOC, dépression,  au point qu’il ne voulait plus vivre. Heureusement, il a eu la force de chercher de l’aide. Aujourd’hui il est devenu la personne qu’il aurait aimé avoir à ses côtés dans ses moments durs. Il a fondé un groupe de soutien qui aide toutes les personnes qui font face à ce type de situation. Voici son histoire :

Photo by Yannel Bold

 

“ Au printemps 2006, j’ai commencé à avoir des pensées et des sentiments d’un nouveau genre. J’étais plus anxieux que d’habitude. Je pensais à la même chose de manière répétitive, voire compulsive et me faisais un sang d’encre pour des toutes petites choses. Par exemple, si quelqu’un ne m’avait pas parlé pendant une heure, je commençais à analyser ça dans tous les sens. Je me demandais pourquoi, si j’avais fait quelque chose, s’il m’en voulait, et je répétais ce scénario de manière obsessive.

Mes pensées ont alors commencé à prendre le contrôle de ma vie.

Ca me faisait tellement mal que je pouvais sentir la douleur dans ma poitrine. Cette douleur s’est transformée en tristesse prolongée qui m’empêchait de faire quoi que ce soit. Avant, j’aimais sortir avec mes amis, regarder des film, et travailler le bois;  là je n’avais plus envie de rien. Je n’arrivais pas à me délivrer de ces pensées. J’avais par exemple toujours besoin de mon ordinateur pour m’endormir. La musique et les films m’aidaient à me distraire de ces pensées.

Le jour où j’ai compris que j’avais un vrai problème c’était durant mes études de Master à Lausanne en 2009. Un soir, mon ordi s’est cassé. Je n’avais plus rien à écouter ou regarder avant de dormir. Les pensées noires ont pris le contrôle de mon cerveau, j’ai passé la pire nuit de ma vie. Je ne pouvais pas m’empêcher de ressasser tout un tas de scénarios. J’étais pour la première fois en dépression nerveuse .

 

Plus tard en 2012 au Liban, j’ai fait une deuxième dépression nerveuse, au point que je ne voulais plus vivre.

Non pas que je voulais mourir mais je ne voulais plus vivre. Je voulais que ces pensées meurent, et que la douleur s’arrête.

Photo by Yannel Bold

Mon état de détresse à ce moment-là m’a poussé à aller chercher de l’aide. Au total, cela m’aura pris six ans avant que je ne demande de l’aide. Le problème est que pendant tout ce temps je ne savais pas ce que j’avais. Je pensais que c’était normal, que c’était  juste du “stress”, comme mon entourage me disait. Mais je pleurais tout le temps et sans que je sois capable de savoir pourquoi. Quand je me suis enfin décidé à aller voir une thérapeute, les choses ont commencé à aller mieux. Elle m’a renvoyé vers un psychiatre et j’ai enfin su de quoi je souffrais. Je suis passé par de l’anxiété, des TOCs (troubles obsessionnels compulsifs) et de la dépression.

En 2014, j’ai pris la décision que rien était plus important que ma santé. Alors j’ai décidé de ne pas renouveler mon contrat avec les Nations Unies où j’étais économiste. Je voulais me consacrer à aller mieux, à travailler sur ma thérapie. J’ai découvert l’acroyoga qui m’a beaucoup aidé, j’ai décroché mon certificat et j’en ai fait mon métier.

 

Photo by Yannel Bold

Aujourd’hui, je voyage à travers le monde pour aider les gens qui souffrent comme moi, en partageant mon histoire à travers un blog que j’ai créé pour raconter ce par quoi je passe et un groupe Facebook  privé que j’ai créé pour aider toutes les personnes qui souffrent et qui ont besoin de parler. Toutes les personnes qui veulent le joindre peuvent me contacter. 

Aujourd’hui, je veux être pour tous ceux qui souffrent cette personne dont j’avais besoin dans mes pires moments. Je ne veux vraiment pas que d’autres personnes passent par ce dont je suis passé.”