C’est confiné dans son appartement à Beyrouth-ouest, sous les bombardements israéliens en 1982 que le poète palestinien Mahmoud Darwich a écrit “Une mémoire pour l’oubli”.  Il partage ce récit mêlant dialogues imaginaires, textes du patrimoine arabe classique et poèmes en proses ses angoisses liées à l’enfermement, l’isolement et la folie de la guerre. Il y témoigne de « l’inéluctable travail du deuil et de l’oubli » et y questionne le sens de l’exil, de la relation entre l’écriture (la mémoire) et l’Histoire (l’oubli).

Une mémoire pour l’oubli a d’abord été publié en arabe en 1986 sous le titre Le temps : Beyrouth, le lieu : un jour d’août 1982.

Mahmoud Darwich était un des plus grands poètes arabes contemporains. Il a été traduit dans plus d’une vingtaine de langues.
Fun Fact : Beaucoup de ses poèmes ont été interprétés par des chanteurs libanais tels que Marcel Khalifé, Magida El Roumi ou encore Georges Qurmuz.  
Il est décédé en 2008 à Houston.

On a fait une petite sélection de citations de Mahmoud Darwich qu’on aime bien :

“L’identité n’est pas un héritage, mais une création. Elle nous crée, et nous la créons constamment. Et nous ne la connaîtrons que demain. Mon identité est plurielle, diverse”

« Le café, pour l’amateur que je suis, c’est la clé du jour. Le café, pour le connaisseur que je suis, il faut se le préparer soi-même et ne pas se le faire servir. Car celui qui vous l’apporte y ajoute ses paroles, et le café du matin ne supporte pas le moindre mot. Il est aube vierge et silencieuse. L’aube – mon aube – est étrangère à la moindre parole. L’odeur du café hait le moindre bruit, fût-ce un simple bonjour, et se gâte. »

« Comment peux tu sourire alors que tu es sur le point de mourir ?
Car j’aime la vie et je veux lui faire mes adieux en souriant . »

« Je ne sortirais pas car je n’ai nulle part où aller. Je ne sais où aller alors je resterai. Et toi ? ai-je demandé à F.
-Je reste, je suis libanais. C’est ici mon pays, où irais-je ? »

« Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons les moyens . »

« Le vieil ami pakistanais, Fayez Ahmad Fayez, se préoccupait d’une autre question: où sont les peintres?
-quels peintres, mon cher Fayez? lui ai-je demandé.
-les peintres de Beyrouth.
-qu’est-ce que tu leur veux?
-qu’ils peignent cette guerre sur les murs de la ville.
-qu’est-ce qu’il t’arrive? tu ne vois pas qu’il n’y a plus de murs? »

Sources
Dima de Clerck, historienne
France culture
Le Monde
Wikipédia