..Ce qui n’était pas le cas de Flaubert, il y a 150 ans de cela.

Le jeune écrivain avait 28 ans quand il a été confiné à Beyrouth en 1850, lors de son voyage au Moyen-Orient.
A peine arrivé au Liban, il est mis en quarantaine dans le lazaret de Karantina (voir notre post de la semaine passée). Et d’après ce qu’il raconte à sa cousine Olympe dans une lettre, son confinement à lui, c’était pas la joie.
Pas de Netflix et de zoom avec les amis! Il faisait même pipi par la fenêtre ! Sa “chambre” n’a selon lui aucun meuble.

Ce qui n’a pas empêché Flaubert de garder son sens du l’humour. Il se moquait même de ses gardiens qui prenaient mille précautions pour communiquer avec lui. Pour leur faire peur il s’amusait à les menacer de les embrasser.
Et cette expérience ne l’a pas empêché d’apprécier la beauté de notre pays. Il décrit le panomara comme “un des plus splendides du monde” : “La mer bleue comme de l’eau d’indigo bat les pieds du rocher sur lequel nous sommes huchés […] La végétation descend jusque sur la grève portant fleurs et verdure – et lorsqu’on lève le nez on trouve une chaîne de montagnes (le Liban) cravatée de nuages à son milieu et poudrée de neige à son sommet.”

Flaubert venait d’un bateau d’Alexandrie via Malte où deux cas de cholera avaient été détectés (d’autres sources mentionnent plutôt une épidémie de peste en Egypte).  A l’époque nombreux étaient les écrivains à venir visiter Beyrouth pour puiser de l’inspiration. Aux côtés de Flaubert sont notamment venus Lamartine, Chateaubriand ou encore Rimbaud.

Ceci dit, pour être honnête, son confinement n’a duré que 4 jours, contrairement au nôtre! Donc vive Netflix. 

Sources
Dima de Clerck, historienne
France Culture, TV5Monde
https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-l-orient-2008-2-page-141.htm#