Mike Boutros a 30 ans, il est consultant à Beyrouth.
Son témoignage fait partie de notre série “Etre jeune Libanais en 2020” dont le but est de montrer les vraies préoccupations et rêves de la jeunesse libanaise en ces temps compliqués.

“Je ne vois pas d’avenir pour moi dans ce pays ni même d’avenir pour ce pays en fait. Je prévois de le quitter dès que je le pourrai. Alors oui, parfois une partie de moi espère toujours un miracle. Mais franchement comment venir à bout de la corruption la plus ancrée au monde? Aujourd’hui en tous cas, ça me semble impossible.

Alors pourquoi on continue à se battre? Quand je demande à mes amis qui ont un passeport étranger et qui sont au Liban ils me répondent : tant qu’on a ce bout de papier qui nous permet de quitter en cas d’urgence, on préfère vivre ici, même si on n’a pas les trucs de base.

Ca montre bien qu’il y quelque chose de magnifique ici, non? Alors quoi?..Je me le demande toujours. Peut-être que ce sont les souvenirs. Après tout, ici c’est chez moi, chez nous. C’est ici que j’ai eu mon premier crush, mes amis d’enfance, l’université. Finalement, ce pays est un peu une partie de moi. Je suppose qu’on a tous des parties de nous ici et que c’est ça qui fait qu’on aura du mal à le quitter”.

Mike n’est pas le seul à rêver de quitter le pays.
En 2019, quelques 66 000 Libanais ont émigré soit deux fois plus qu’en 2018 (Commerce du levant).

#youngandlebanesein2020