Diana a 22 ans, elle est volontaire auprès de l’ONG FoodBlessed.
Son témoignage fait partie de notre série “Etre jeune Libanais en 2020” dont le but est de montrer les vraies préoccupations et rêves de la jeunesse libanaise en ces temps compliqués.

“Ce qui me fait le plus peur aujourd’hui, c’est que les gens perdent espoir dans leur pays et que du coup celui-ci s’enfonce encore plus. La crise économique me fait bien plus peur que le Covid19. Celui-là on peut l’éviter : en portant un masque, en se lavant les mains. Mais la crise, on ne peut pas.

Et ça me fait peur: qu’il n’y ait plus que deux classes au Liban : les pauvres et les riches. Déjà que la classe moyenne libanaise était quasi inexistante. Là j’ai peur qu’encore plus de gens meurent de faim. Aujourd’hui, certaines personnes ne peuvent même plus s’acheter du pain ! 

Perso, un de mes plus grands défis a été de perdre mon emploi il y a neuf mois à cause de la crise. Je travaillais dans une ère de jeu pour enfants. Cela faisait quatre ans que j’étais indépendante et que j’aidais ma famille avec les dépenses de la maison. Ca me fait mal de ne plus pouvoir contribuer. Aujourd’hui c’est ma soeur qui m’aide et je dépense seulement le strict nécessaire. 

J’ai commencé à faire du volontariat quand j’étais à l’université, avec la Croix Rouge.  Au mois de janvier j’ai commencé à faire du bénévolat pour l’ONG FoodBlessed qui distribue de la nourriture aux personnes démunies: je m’occupe de la collecte et distribution des aliments. J’étais choquée du nombre de personnes qui n’ont vraiment rien à manger. Avant je le savais mais de le voir de ses propres yeux c’est complètement différent.

Les aider m’aide à aller mieux, à me sentir utile et j’ai l’impression de recevoir bien plus que je ne donne. Ca forge ma personnalité, me permet de rencontrer plein de personnes et me fait prendre conscience de la chance que j’ai d’avoir un toit et des vêtements. J’ai aussi appris à travailler sous pression, à avoir des responsabilités. A la fin de la journée même si je suis crevée, je suis toujours très heureuse. 

Aujourd’hui, j’ai toujours de l’espoir de pouvoir me construire un futur ici au Liban, même si il y a des jours où rien ne semble fonctionner. Même si mon avenir n’est pas très clair, je sais que c’est ici que je veux être. Je rêve de devenir une grande avocate pour une ONG  au Liban. Quand le Covid19 sera terminé, j’espère pouvoir reprendre mon stage, trouver un emploi et bien sûr continuer le bénévolat. 

Ca m’aide à tenir malgré les difficultés car ça m’apporte quelque chose qu’on ne peut trouver nul part ailleurs : une relation si particulière avec les gens.”


Diana a 22 ans et vient de finir ses études de droit. Elle a commencé le bénévolat à l’université en s’engageant auprès de la Croix Rouge libanaise puis depuis le mois de janvier auprès de l’ONG Foodblessed pour qui elle aide à collecter et distribuer de la nourriture aux plus démunis. Pour plus d’information sur Foodblessed et comment aider lire notre article ici.