Comment il change le monde: Elias Khalil se sent chanceux ! Parce qu’il a encore un job en ces temps de crises mais aussi car celui-ci lui permet de se sentir utile en ces temps difficiles. Il travaille pour l’ONG Beit el BARAKA, qui vient en aide aux personnes âgées libanaises laissées pour compte par le système. Entre la thawra et le Covid19  les besoins n’ont jamais été aussi importants.
Voici son histoire.

“J’ai l’impression qu’on m’a enlevé 2020, c’est ce qui me fait mal, cette impression d’avoir “perdu” du temps. Avant la thawra, même si les temps étaients difficiles, on avait quand même des options : chercher du travail, aller à l’étranger. Ok c’étaient peut-être de mauvaises options mais au moins c’étaient des options. Aujourd’hui avec le COVID qui est passé par là, on n’en a plus.
En même temps, je me sens tellement reconnaissant d’avoir un job, de pouvoir mettre du pain sur la table. Je sais que nous sommes une petite partie de la population aujourd’hui à pouvoir le faire. 50% des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Quand la Révolution a éclaté, je venais de lancer mon business en conseil en opérations. J’avais quelques clients dont l’ONG libanaise Beit el BARAKAr. Leur mission est de venir en aide et de redonner leur dignité aux personnes âgées libanaises laissées pour compte du système : celles qui n’ont pas de retraites ou de sécurité sociale. Ils leur permettent de manger (via une épicerie gratuite à Karm el Zeitoun et des colis alimentaires), de mieux se loger, et de se soigner (en organisant des visites médicales et apportant des médicaments).

Avec la Révolution, j’ai commencé à perdre mes clients; en parallèle les besoins à Beit el BARAKA ne cessaient de grandir. On m’a alors proposé de passer salarié à temps plein chez eux comme chef des opérations. Aujourd’hui, quand je vois le sourire sur le visage des gens que j’aide au quotidien, je sens le changement et je sais que je suis exactement où je dois me trouver en ce moment.

Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Comme pour tout le monde, il y a une grande part de flou quand je pense à mon futur. Mais pour l’instant tout ce que je peux faire c’est me concentrer sur ma mission à Beit el BARAKA. Nous avons de grands projets pour aider les plus vulnérables dont la distribution en cours de 50 000 colis alimentaires avec 95 ONGs libanaises à travers tout le pays. Les besoins augmentent tous les jours, on a plus que jamais du pain sur la planche!”

Elias Khalil est manager des opérations pour l’ONG Beit el BARAKA. Si vous avez envie d’aider, vous pouvez vous porter volontaire, donner de la nourriture ou de l’argent à Beit el BARAKA.
Contact : https://beitelbaraka.org/