Comment il change le monde: Philippe, qui est actuellement confiné en France, partage son savoir pour gaspiller moins de nourriture et faire des économies.
Son témoignage fait partie de notre série d’histoires de confinement, #confinementstories

“Il est grand temps de revoir la manière dont nous consommons la nourriture ! Entre les crises économique, financière, sanitaire et politique, il nous faut trouver des manières d’économiser de l’argent. Une des façons très simple d’y parvenir est de maximiser chaque ingrédient et de le réutiliser pour le transformer en quelque chose d’autre.
Prenez la carotte par exemple, savez-vous qu’en utilisant ses feuilles vous pouvez en faire un délicieux pesto ? Bien moins cher que celui importé et acheté en supermarché ! Vous pouvez aussi utiliser la carotte pour en faire des chips ou encore utiliser ses écorces pour un bouillon!
C’est comme cela que je me rends utile durant le confinement. Avec l’aide d’une étudiante libanaise et l’organisation Makesense Liban, je donne des webinars sur le thème du gaspillage alimentaire et de comment consommer mieux et moins cher en temps de crise. 

Mon engagement contre le gaspillage alimentaire est né il y a cinq ans. A l’époque, je faisais la promotion de produits locaux à Lyon et j’étais amené à beaucoup travailler avec les producteurs. C’est là où tout a changé pour moi, ma vision de la nourriture. J’ai compris à quel point le job des producteurs était difficile et vital. J’ai aussi appris qu’1,3 milliard de tonnes de nourriture allait chaque année à la poubelle dans le monde. Presque la moitié sont des fruits et légumes, la plupart jetés car ils ne correspondent pas “aux critères de beauté” de l’industrie agro-alimentaire (leur taille, apparence). Ce qui est dingue c’est que pendant ce temps, 815 millions de personnes ont faim dans le monde.

Alors quand je suis rentré à Beyrouth en 2018 pour ouvrir un magasin de produits biologiques et que j’ai constaté que nous avions beaucoup de produits non vendus qui étaient toujours bons, j’ai commencé à les donner aux personnes dans le besoin en rentrant chez moi. Mais j’ai eu envie de faire plus, c’est ainsi que j’ai eu l’idée de Too Good to Waste. Je collecte les fruits et légumes moches, vous savez ceux que personne ne veut acheter et je les transforme en délicieux repas avec l’aide d’un traiteur,  j’en fais aussi des  jus, soupes et confitures. Une partie des bénéfices est reversée aux ONGs qui oeuvrent contre la faim au Liban.
Je veux changer la mentalité du consommateur par rapport aux produits “moches”. Des études ont montré qu’ils pourraient même contenir plus de nutriments que les autres.”

Philippe Rahbé est le fondateur de Too Good to Waste une entreprise sociale qui a pour but de réduire le gaspillage alimentaire au Liban et au Moyen-Orient.

#becausewearealllockeddown #becausewealllovelabneh